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Massacre aux Iles Féroé

Dernière mise à jour : 28 sept. 2020

Aujourd’hui, la conservation des espèces sauvages est un enjeu mondial. C’est pourquoi, de nombreuses mesures ont déjà été entreprises par des Etats afin de sauvegarder la biodiversité. Malheureusement, au nom de la tradition, certains pays continuent d’appauvrir la faune sauvage en tuant volontairement des espèces.


C’est pourquoi, cet article aborde aujourd’hui une tradition qui a lieu au sein des îles Féroé. Au nom de celle-ci, ce pays refuse de mettre fin à la tradition du Grindadrap. Ce terme désigne « le rabattage et le massacre de familles entières de dauphins-pilotes ». Afin de mieux comprendre l’origine de cette tradition, il est nécessaire de localiser les îles Féroé. Celles-ci sont une province autonome constitutive du Danemark depuis 1948. Elles se composent de dix-huit îles. Dans le passé, les habitants devaient avoir recours à cette pêche pour subvenir à leurs besoins. C’est ainsi qu’est née la tradition du Grindadrap.


Il est important de rappeler que la pêche est une activité nécessaire et vitale pour certaines populations afin qu’elles puissent se nourrir. Or, la population des îles Féroé s’est enrichie au fur et à mesure des siècles et elle affiche aujourd’hui « l'un des niveaux de vie les plus élevés d'Europe ». Elle n’a donc plus besoin vital de pêcher des dauphins pour survivre. Au surplus, une enquête a démontrée que la viande de dauphins capturée n’est pas comestible suite à la présence de mercure en plus d'autres polluants.


Pourquoi alors continuer cette tradition ? Quelles peuvent être les raisons qui poussent les habitants à tuer des dauphins volontairement ?

Le premier argument est d’ordre culturel. Les habitants refusent d’y renoncer au nom de la tradition. Celle-ci fait partie intégrante de l’identité nationale. Les générations ont toujours pratiquées le rabattage de dauphins. Les tueries sont des évènements qui permettent alors à la communauté de se rassembler.


Cependant, les considérations environnementales actuelles doivent l’emporter sur les arguments culturels et il est nécessaire à notre époque d’adapter les traditions. La société civile se bat depuis quelques années pour mettre fin à celle-ci. On retrouve à la fois des militants comme Marna Olsen ou encore des ONG environnementalistes comme Sea Shepherd. Cette association milite depuis 1984 pour l’arrêt total de cette tradition. L’ONG explique que le facteur aggravant de cette pêche est le non triage des dauphins lors du rabattage en amont. Les bateaux qui encerclent les dauphins ne font pas la différence entre les mâles et les femelles. Ainsi, une fois que les cétacés sont rabattus sur la plage, les hommes tuent les femelles alors que certaines d’entres elles sont encore gestantes. De plus, aucune différence n’est faite entre les jeunes et les adultes. C’est ainsi que plusieurs générations de dauphins sont tués, mettant alors en péril la pérennité future de l’espèce.


Suite à la mobilisation de l’ONG lors des tueries, le gouvernement des îles Féroé a réussi à interdire l’accès des bateaux de Sea Shepherd. Cette absence empêche une surveillance accrue et le recueil d’informations exactes sur le nombre de dauphins tués.

Qui sont alors les fautifs et les coupables ? Est-ce le Danemark, les îles Féroé ou alors l’Union Européenne ?

Tout d’abord, il est important de rappeler que des conventions internationales existent afin de protéger la faune sauvage. Ainsi, les baleines pilotes sont « strictement protégées » par la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Convention de Berne) et elles sont sur la liste des espèces menacées de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES). Le Danemark a ratifié la convention de Berne en 1970 et la CITES en 1977. Or les îles Féroé qui sont une partie constitutive du royaume de Danemark n’ont pas ratifié ces protocoles internationaux. Cette non ratification rend la pêche des dauphins strictement légale.


L’une de raisons qui pousse le Danemark à ne pas plaidoyer pour la ratification des îles Féroé à ces traités est la peur de réveiller les volontés indépendantistes des îles Féroé. C’est pourquoi, lors des précédentes actions de Sea Shepherd, des bateaux militaires danois ont bloqués les navires de l’ONG. Enfin, une loi est entrée en vigueur pour officialiser l’interdiction et le Danemark est allé jusqu'à poursuivre en justice les membres de l’ONG.


L’un des recours légaux alors envisageable, est de faire appel à l’Union Européenne. Celle-ci

se doit de faire respecter les traités internationaux par les Etats. Or, les plaintes déposées par l’association auprès de la Commission européenne ont été jusqu’à aujourd’hui inefficaces.

A l’heure actuelle, le massacre de dauphins continue malgré l’action de Sea Shepherd et la mobilisation des médias. Le seul moyen de pression reste la sensibilisation de l’opinion publique.

La perpétuation de ce massacre au nom de la tradition culturelle laisse alors à réfléchir et nous invite à nous questionner : qu’est ce qui est acceptable au nom de la tradition et de l’identité nationale ?

En complément, le documentaire réalisé par le journaliste Hugo Clément.


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